Inauguration

Hier soir, après que j’ai déniché une invitation (il y avait rationnement cette année), nous sommes allées au vernissage du Salon du livre. Soyons clairs dès le départ, c’est de toutes manières vaguement sans intérêt le vernissage du Salon du Livre, mais comme je n’avais d’invitation que pour ce soir là et qu’on n’y va pas s’il faut payer, enfin bref vous aurez compris.

Il y a deux ans quand on avait été à ce vernissage, ils avaient ouvert les portes 3/4 h en retard, il pleuvait des cordes, il fallait vraiment avoir envie mais à ce moment là on était de gentilles stagiaires et on DEVAIT y aller. Du coup hier soir on est arrivées 15 minutes en retard en se disant que ça serait toujours ça de gagné sur l’attente et justement ils venaient d’ouvrir les portes et la foule en délire se pressait à l’entrée pour pénétrer dans le hall d’exposition de la Porte de Versailles (rien que ça, comme pour le Salon de l’Auto). Arrivant sournoisement par le coté on a pu se glisser par une porte inutilisée pour se retrouver écrasées à l’intérieur le temps que les vigiles fouillent les sacs et contrôlent les invitations pour éviter que de sale petits fraudeurs s’incrustent dans cette manifestation hautement culturelle. Coup de bol, une barrière étant mal positionnée un petit groupe de personnes dans lequel nous nous sommes infiltrées s’est engouffré, grillant la foule, les vigiles, les physionomistes… et se retrouvant dans un salon vide, quasi désertique (forcément les gens étaient encore en train de se marcher sur les pieds à la porte si vous avez bien suivi).

Alors on a commencé à faire un petit tour, ça ne change pas trop d’une année sur l’autre, moquette rouge, néons, allées immenses, ambiance hangar aménagé, mais on peut voir et toucher des jolis livres (ça c’est parce qu’on est rentrées avant la masse, parce qu’après c’est une autre affaire). On notera d’ailleurs de très belles éditions sur le stand Rhônes-Alpes (en toute objectivité !).

« Originalité » de l’année, le stand du groupe Hachette, le plus gros en temps normal avec ses 900 mètres carrés, réduit à 100, quasi vides, celui de la Martinière (qui menace de ne plus venir) ratiboisé quasiment de moitié et l’absence de Bayard, en faillite, Grasset trouvant le coût de participation trop élevé… Blague à part ça n’est pas très bon signe sur la santé de l’édition et ça montre tout de même que ce Salon obèse aurait bien besoin d’un bon lifting.

Tandis de nous errions flânions, la « foule » qui avait enfin réussit à passer les mesures de sécurité draconniennes (on l’a bien vu à notre arrivée, l’efficacité de la sécurité), commençait à affluer. À partir de là on peut distinguer les stands par catégories. Évidemment, le classique gros éditeurs/petits éditeurs, mais par dessus tout la rupture se fait au niveau du… buffet ou pas buffet.

On distingue en effet une nette différence d’affluence selon que l’éditeur propose ou nous de quoi s’empiffrer se restaurer, cette affluence variant elle-même en fonction de la présence ou non de champagne. On entend d’ailleurs régulièrement au passage de petits groupes « tiens viens par là, il y a du champagne » ou « je suis déçu y a pas grand chose à manger cette année ». On note également que, plus le buffet est « original », plus l’affluence est grande. Ainsi les cacahuètes sont souvent boudées au profit des sushis et autres canapés, les paniers de crudités proposés par certains étant carrément boycotées (peut-être qu’en fin de soirée, quand il n’y a plus que ça les gens s’y intéressent, mais en début, clairement non). On notera quelque stands remarquables niveau buffet, comme celui du Diable Vauvert qui pour fêter ses 10 ans a « édité » des canettes d’un genre de Red Bull à l’effigie de la maison, celui de la Musardine, basique mais toujours très fourni (d’ailleurs le seul où on avait pu trouver des restes il y a deux ans, quand une fois arrivées à l’intérieur tout avait déjà été dévoré), ou celui de Libé, grande classe, woks et mini-hamburgers. Les gens se pressent donc autour des tables, les livres (de cuisine) alentour servant parfois à reposer les verres une fois vidés voire à s’accouder pendant qu’on discute sur certains stands que je ne citerais pas.

Pour peu que deux éditeurs situés l’un en face de l’autre servent du champagne, c’est l’embouteillage assuré.

Au bout de 3/4 h d’errements entre des stands sur lesquels on ne peut pas entrer vu l’affluence en quête de victuailles, après avoir réussi à attraper au passage une poignée de cacahuètes au Diable Vauvert (seul trophée alimentaire de la soirée pour nous), nous avons finalement rejoint la sortie, croisant au passage la suite des « invités » qui malheureusement pour eux arrivaient probablement pour ne plus trouver que des restes.

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